Masato est une personne avec une caractère très prononcée. Il sait ce qu'il veut et il s'arrange toujours pour qu'il obtienne ce qu'il souhaite. Il est également très impulsif, il suit beaucoup ses sentiments. Il a parfois tendance à se montrer sadique sur les bords, il aime lire la souffrance dans les yeux de ses victimes, il aime les effrayants jusqu'à même les tuer ainsi. Il peut se montrer très convaincant. Il choisit ses amis, il ne prend pas n'importe qui à ses côtés et c'est pour cela qu'on le trouvera assez solitaire. En vérité, il a peur du contact avec les autres et en repensant au pourquoi du comment, Masato devient nostalgique et plutôt... inoffensif, dans un certain sens. Toutefois ça ne dur jamais bien longtemps et pour se calmer les nerfs, il "chasse".
Concernant son physique, il dépasse le mètre quatre-vingt, a des formes là où il les faut. Ses cheveux sont, la plupart du temps, teints en blond, taillés plutôt courts. Il porte de temps en temps des chapeaux, de grosses lunettes noires et laisse un peu sa barbe poussée ; c'est son côté beau gosse et mauvais garçon qui ressort. Il se vêtit très simplement, mais il est toutefois attentif à ce que ce soit bien accordé. Il privilégie les couleurs sombres, noires ou marrons, qu'il associent généralement avec du blanc. Son seul signe distinctif se situe entre ses omoplates...

Pour débuter, parlons de ses qualités. Il est élégant, sûr de lui, parfois charmeur et toujours souriant. Oui, le sourire, il trouve que c'est quelque d'extrêmement important pour qui ce soit et pour quel métier l'on exerce. Lui il sourit dans toutes ses situations - plus particulièrement quand il tue, mais passons. Aux premiers abords, on le perçoit comme calme et sociable, mais il cache bien son jeu.
Ses défauts ? Il en a beaucoup. Le tout premier et certainement le plus important : il est sadique. Il aime que ses victimes souffrent avant de les achever. Il adore les torturer mentalement et parfois physiquement, il veut se sentir supérieures à elles, voir leur douleur dans leurs iris. Masato est aussi impulsif. Il suit ses émotions, qu'elles soient tristes ou bien joyeuses, il n'a peur de les dévoiler. La franchise peut également le définir. Même quitte à blesser son interlocuteur, il n'hésite pas à lui dire ses quatre vérités. Enfin, on peut dire de lui qu'il est désordonné... Son chez lui ressemble au champ de bataille de Sekigahara !

Période Yamato - 大和
Le Japon n'avait pas de capitale fixe durant cette période. Les guerres de clans étaient régulières, on se battait pour vivre et parmi tout cela, un petit garçon naquit, au sein d'une famille peu riche. Il grandit dans une ambiance lugubre, un ciel toujours sombre planant au-dessus de sa tête. La nuit se confondait avec le jour, le jour se confondait avec la nuit. Le temps semblait lui-même atteint par ces guerres violentes et incessantes.
Masato comprit donc qu'il devait trouver quelque chose pour survivre et pour aider sa famille à vivre également. Il marchait le long des routes, se cachant des soldats, des voleurs, des meurtriers, et il se rendait sur les champs de bataille pour dérober les affaires des personnes décédées là-bas. Il courait ensuite dans le village le plus proche pour vendre ses trouvailles, il faisait de son mieux pour ne pas se faire attraper. C'était difficile...
Un peu plus tard, il perdu son père qui partit suite à une grave maladie dont on ne connaissait pas encore le nom ; aujourd'hui appelée cancer. Il l'avait développé tout au long de sa vie en respirant de la poussière, de la terre nocive, et ses poumons ne purent tenir le choc. Masato, alors âgé de 15 ans, soutint sa mère qui semblait elle-aussi perdre des forces de jours en jours.
Ce fut en 538, avec une légère apparition du bouddhisme sur l'archipel Nippon, que le garçon crût trouver sa voie. Il devint croyant, pratiquant et y initia même sa mère et durant les neuf années qui suivirent, il s'y plongea corps et âme. Mais quatre ans plus tard, aux côtés d'autres croyants, leur lieu de culte, leur temple, fut brûlé et détruit par des troupes de soldats armés. Ils massacrèrent tout le village et même si Masato tenta de se battre, il y laissa sa vie.

Son corps partit, mais son âme demeura. Une âme qui portait une haine immense en elle vis-à-vis des humains, vis-à-vis de la guerre. Masato avait été un homme, de son vivant, sans ennuis, aucun, à rechercher la sagesse, la paix, l’amour, la liberté et la solidarité ; et pourtant on avait brisé ses idéaux sans scrupules. Il aurait voulu transmettre ces valeurs, mais il n’avait pas eu le temps. Et il haïssait définitivement le genre humain.
Il souhaitait les briser à leur tour comme ils l’avaient fait pour lui, il ne possédait qu’une seule et unique envie : les exterminer tous et jusqu’au dernier. Purifier cette race qui ne méritait pas d’exister. Il devait renaître et rendre à cette Terre meurtrie la paix d’antan. Et son vœu fut exaucé. Il œuvrera désormais pour le mal avec une immortalité que lui a offert le Diable en personne.
Il rêvait, humain, de servir son Dieu, immortel, il se joint au Diable.

Edo - 江戸時代
Des centaines d’années passèrent avant que le démon ne parvienne à sortir du lieu dans lequel il s’était enfermé, remuant la haine qu’il possédait dans son corps, la modelant nuit et jour afin qu’une fois à l’extérieur elle explose. Cela lui prit longtemps, il ne sortait uniquement pour se nourrir d’une âme d’un mortel qui passait par là. Parfois il dut changer d’habitation, le Japon connut également de nombreux changements tout autour de lui mais ce fut uniquement en l’an 1600, juste après la terrible bataille de Sekigahara qui opposa Tokugawa Ieyasu à l’armé loyaliste, qu’il quitta le pays pour se rendre de l’autre côté du pacifique, en Amérique.

Une fois là-bas, il se fit tout aussi discret, passant et traversant seulement les époques. Voyant les hommes évoluer, les villes grandir, la population s’accroitre, les nouvelles technologies se développer peu à peu. Il piochait au hasard, un homme, une femme, dans les ruelles sombres de New York, de Chicago, de là où ses jambes le portaient. Il faisait le ménage seul, il devint de plus en plus expérimenté, il prenait de plus en plus plaisir à tuer les gens en les dénudant de leur âme. Il aimait les voir souffrir lorsqu’il s’approchait d’eux, leur montrer ô combien leur vie ne tenait qu’à un fil, voir la peur se dessiner dans leurs yeux terrifiés ; cette sensation là il ne pouvait plus vivre sans.
Il planta finalement sa tante non loin de Mystic Falls. Petit bourgade en pleine expansion à l’intérieur de laquelle des âmes magnifiques se baladaient sans se soucier le moins du monde de sa présence, de la haine qu’il portait dans son cœur meurtri. Ils devaient tous mourir.

Sex, drugs & rock'n'roll. Le thème de la soirée de laquelle revenait Masato avait été celui-ci. Évidemment, le jeune homme ne s'était pas retenu de boire, bien au contraire, tout était passé dans son estomac. Il n'avait pas l'habitude de faire ça, mais de temps à autre, il appréciait planer l'espace de quelques heures. S'éloigner de la dure réalité de la vie, ne plus penser à quoi que ce soit. Se concentrer uniquement sur sa vue brouillée et tenter de faire un pas devant l'autre sans s'étaler de tout son long. C'était dans certains de ces moments là qu'il se sentait plus ou moins vivant. Être un démon n'est pas tous les jours faciles, le saviez-vous ? Chasser, toujours, dormir, très peu. Oh, le blond ne s'en plaignait pas, bien au contraire, mais s'en dérouter parfois ne lui faisait que du bien.

Il sortit du bar, trottinant presque sur place avant de se prendre l'air frais de l'extérieur en plein visage. Il eut un frisson qui le secoua assez vivement, ce qui lui fit reprendre un peu ses esprits. Masato releva la tête et fixa un instant le ciel obscur de cette nuit d'automne. Des étoiles le parsemaient çà et là, des nuages côtoyaient de près le quartier de la lune haut dans cet espace sans fin, mais le jeune homme ne regardait rien en particulier. Son regard était davantage perdu dans un autre monde, monde de l'alcool. Son étoile à lui, ç'avait été le chanteur qui était monté sur scène quelques heures auparavant.

Il avait quelque chose dans la voix, quelque chose de beau, et même s'il avait dit que son groupe n'était pas très connu, le démon était convaincu qu'ils deviendraient populaires dans très peu de temps... sauf si évidemment ses idées divergeaient sur l'éventuelle possibilité de faire de ce chanteur son dîner. Son âme semblait pure, presque divine, en outre délicieuse et alléchante à souhait.

Les yeux du blond changèrent tout à coup, s'assombrissant légèrement. Il baissa le visage dont un sourire en coin tordait sa bouche. Il passa une main dans ses cheveux pour se recoiffer légèrement, arrangea ses vêtements qui partaient dans tous les sens après de sensuelles danses corporelles et il se rengagea dans le bar miteux.

Il n'y avait plus énormément de monde, la musique chantait doucement, certaines personnes discutaient entre elles tandis que d'autres se ruaient vers les toilettes pour rendre tout ce qu'elles s'étaient englouties durant la soirée. Pathétique. Boire et ne pas tenir l'alcool, quel plaisir y a-t-il là-dedans ? Masato se le demandait bien.

Toutefois, sa préoccupation n'était pas de s'interroger sur les problèmes des autres. Il voulait d'abord régler le sien. Il contourna la petite scène, s'engouffra dans les coulisses, traversa un couloir avant de se stopper devant une loge. Sa victime était derrière, son nom était écrit sur cette porte. De nouveau, un sourire barra le visage du démon, il se sentait terriblement bien, l'alcool ne valait en rien cette sensation si forte et particulière.

Même si ce mur le séparait du chanteur, c'était comme si il pouvait palper son âme, la sentir, sans pouvoir l'atteindre. A la fois délicieux, et frustrant. Le blond frappa trois coups à la porte, mais n'attendit pas de réponse pour se permettre de rentrer dans la pièce. Il retira son chapeau qu'il pendit au porte-manteau à côté de lui et fit de même avec sa veste. Durant cela, des mots lui parvinrent aux oreilles. De brefs :
« Qui est là ? »
Ton pire cauchemar, gars.

En effet, c'était plus ou moins ça.

Le robinet de la douche s'arrêta, l'eau également. Masato avança jusqu'à la salle de bain, regardant autour de lui les affaires éparpillées dans la loge : des clopes, des mégots, des clopes, des briquets, un sac fermé, des vêtements, des papiers, des canettes... Une pièce de rocker quoi. Il manquait juste un instrument, quoi que, l'instrument de cet antre était vivant.

Le blondinet n'eut pas le temps d'arriver devant la porte de la salle d'eau que cette dernière s'ouvrit à la volée, de la buée sortant de l'encadrement dont on pouvait reconnaître l'apparence d'un jeune homme. Celui-ci eut un mouvement de recul en apercevant l'américano-jap. Surprenant ? Certainement. Effrayant ? Peut-être bien oui.
« Qu'est-ce que tu fous ici toi ?
- Je te cherchais.
- Ah oui, vraiment ? Je te fais tant d'effets que ça ? »

Il rit avant de s'attraper son paquet de cigarettes et de se laisser tomber sur le canapé pour en fumer une, ou même deux. Quant à notre démon, il le regardait, passionné. Oui, il lui faisait tant d'effets que ça. Son âme... Il ne la voulait plus, il l'exigeait et il l'aurait. Il avait toujours ce qu'il souhaitait de toute façon. Même si ça prenait du temps.

Masato se planta face à lui, s'agenouilla et d'une pichenette, il sortit la clope des mains du chanteur. Ce dernier fut légèrement surpris. Le blond ne disait rien, il se contentait simplement de le fixer, dans les yeux. Il remarqua le malaise de son interlocuteur, il ressentait également les battements de son cœur s'accélérer. Mais n'aies pas peur, petit chanteur, tu ne sentiras rien.

Très rapidement, le démon se redressa et dégaina son flingue pour le placer entre les deux yeux de son vis à vis qui paraissait terrorisé. Ça y était, le jeu pouvait enfin débuter. Masato sentait son corps qui tremblait sous l'excitation de son futur repas, il jubilait d'aspirer cette âme qui le narguait. Il devait appuyer sur la gâchette, il ne raterait pas son coup aussi proche de sa cible. Mais celle-ci n'osait même pas crier, il n'y avait rien d'amusant. Il fallait que ça change.

Un tir dans la jambe, le chanteur hurla et le démon vit le sang couler en esquissant un large sourire. Rampe, misérable humain. Vous ne savez faire que ça de toute façon. Ramper et vous tordre comme des vers dans le bec d'un oiseau. Même si ton âme est aussi pure que la neige, tu ne la mérites pas. C'est pour cela que je dois te la prendre, elle ne peut pas rester enfermer dans ce corps pourri.

Il visa sa boîte crânienne qui s'éclata contre le mur à cause de la puissance du tir. Le vacarme avait été terrible, Masato devait faire vite s'il ne voulait pas se faire repérer et avoir de nouveaux ennuis sur le dos. L'âme était là, juste au-dessus du cadavre. Il rangea son pistolet et elle vint à lui. Elle pénétra totalement en lui, elle lui causa un râle de douleur dans sa poitrine, mais elle était parfaite.

Il se rhabilla paisiblement et, avant de sortir de la loge il jeta un dernier coup d’œil au corps de ce chanteur à la voix si belle. Bon courage pour ton groupe, petit chanteur...

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